Penser à utiliser des traitements à base de plantes pour gérer les symptômes de la ménopause

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Par Nilima Desai, DA

Si vous avez déjà éprouvé des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes et d’autres symptômes liés à la ménopause, vous n’êtes pas la seule. Environ 80 % des femmes ménopausées souffrent de bouffées de chaleur, de sueurs nocturnes, de troubles du sommeil, de dépression, d’anxiété et de sécheresse vaginale¹ qui peuvent influencer leur qualité de vie de façon importante. La ménopause est caractérisée par une diminution du taux d’œstrogènes, ce qui déclenche ces symptômes désagréables. La plupart des femmes disent que les bouffées de chaleur sont le symptôme le plus gênant et que c’est ce qui les incite à entreprendre une hormonothérapie.²

Différentes façons de soulager les symptômes

En plus des recommandations relatives au mode de vie, comme adopter un régime alimentaire végétarien, faire davantage d’activités physiques et réduire au minimum le tabagisme et la consommation d’alcool, le fait d’ajouter un traitement hormonal substitutif (THS) permet de réduire assez efficacement les symptômes vasomoteurs (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes) généralement liés à la diminution du taux d’œstrogènes.²,³

Cependant, les recommandations actuelles de l’American Congress of Obstetricians and Gynecologists suggèrent de limiter la prise d’un THS à une dose efficace la plus faible possible et pour une durée aussi courte que possible.⁴ Par conséquent, 40 à 50 % des femmes choisissent d’utiliser d’autres options de traitement pratiques comme des traitements à base de plantes afin de gérer les symptômes de la ménopause.³ Divers traitements à base de plantes, notamment les phytoestrogènes comme les isoflavones, les lignanes et d’autres remèdes chinois et à base de plantes médicinales tels que le ginseng et l’actée à grappes noires ont été étudiés pour le soulagement des symptômes de la ménopause.

Traitements à base de plantes

Les phytoestrogènes sont un groupe de composés à base de plantes non stéroïdaux ayant des propriétés semblables à celles de l’œstrogène. Leur structure chimique contient un anneau phénolique qui leur permet de se lier aux récepteurs des œstrogènes dans le corps.⁵ Ils se fixent aux deux types de récepteurs des œstrogènes, Erα et Erβ.⁵ Cependant, les recherches suggèrent que la majorité des phytoestrogènes présente une affinité supérieure à se lier aux Erβ par rapport aux œstrogènes stéroïdaux.⁵ Par conséquent, ils peuvent exercer leurs actions par différentes voies et peuvent potentiellement induire diverses réponses bénéfiques.

Il existe quatre classes de phytoestrogènes : les isoflavones, les lignanes, les coumestanes et les stilbènes.⁶

  • Les isoflavones sont les phytoestrogènes les plus courants provenant principalement du soja et de ses dérivés, la génistéine et la diadzéine étant les plus abondantes et celles qui contiennent les propriétés œstrogéniques les plus élevées.⁶
  • Les lignanes se trouvent dans la graine de lin, le blé, le seigle, l’avoine et les baies.⁶
  • Les coumestanes sont moins courantes et de ce fait ont été moins étudiées. On les trouve dans le trèfle, les germes de luzerne, les graines de tournesol et les haricots de Lima.⁶
  • Les stilbènes incluent le resvératrol, le stilbène le plus étudié qui se trouve dans les raisins, les arachides et les canneberges.⁶ La racine de rhubarbe sibérienne appartient aussi à ce groupe et a été longuement étudiée et utilisée en Europe depuis 1993.

Les résultats de 21 essais contrôlés à répartition aléatoire (ECRA) qui ont examiné l’association entre différents phytoestrogènes et les symptômes de la ménopause (fréquence et durée des bouffées de chaleur, de la sécheresse vaginale, etc.) inclus dans une méta-analyse ont conclu qu’il y avait un lien entre l’utilisation globale de phytoestrogènes et la diminution du nombre de bouffées de chaleur quotidiennes et des taux de sécheresse vaginale.³ Cependant, l’utilisation des phytoestrogènes n’a pas été associée à des changements importants quant aux épisodes de sueurs nocturnes sur une période de 24 heures.³

ERr 731® est un extrait normalisé de racines de rhubarbe sibérienne, un traitement non hormonal à base de plantes conçu pour alléger les symptômes de la ménopause, y compris les bouffées de chaleur.

Lors d’un essai contrôlé à répartition aléatoire confirmatoire comprenant 119 femmes périménopausées et comparées à des femmes périménopausées recevant un placebo, celles qui recevaient l’ERr 731® ont éprouvé une diminution moyenne de 83 % des bouffées de chaleur quotidiennes en 12 semaines.⁷ Comparées au placebo, les femmes périménopausées qui ont reçu ERr 731® (l’extrait qui se trouve dans Estrovera) ont éprouvé une diminution des symptômes (indiquée par une diminution moyenne) allant jusqu’à 83 % sur différents niveaux individuels de l’échelle d’évaluation de la ménopause.⁸ Les avantages cliniques d’ERr 731® semblent se rapporter aux liens sélectifs d’Erβ et au manque d’affinité pour Erα.9,10

L’actée à grappes noires est une herbe qui est utilisée depuis longtemps pour le soulagement des symptômes de la ménopause, y compris les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Les résultats de quatre essais contrôlés à répartition aléatoire qui ont examiné l’association entre l’actée à grappes noires et les symptômes de la ménopause inclus dans une méta-analyse ont conclu qu’il n’y avait pas de lien entre l’utilisation de l’actée à grappes noires et le changement dans le nombre de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes au cours d’une période de 24 heures.³ Par conséquent, bien que l’actée à grappes noires soit un remède à base de plantes médicinales populaire pour gérer les symptômes de la ménopause, les recherches n’ont montré aucune association significative entre les compléments d’actée à grappes noires et le soulagement des symptômes de la ménopause.³

Les autres herbes : Peu d’études ont été entreprises concernant les liens entre les herbes médicinales chinoises et non chinoises et les symptômes de la ménopause. Les quelques essais contrôlés à répartition aléatoire effectués sur différentes herbes n’étaient pas conformes et de manière générale, n’ont démontré aucun lien quant au soulagement des symptômes.³

Bien que plusieurs essais contrôlés à répartition aléatoire aient été menés sur des phytoestrogènes et des remèdes à base de plantes médicinales en lien avec le soulagement des symptômes de la ménopause, d’autres études sont nécessaires afin de déterminer les effets potentiellement néfastes sur la santé à long terme.

Prochaines étapes

Use of HRT needs to be evaluated carefully, and the clinician should assess the risks and benefits associated with prescribing HRT for each individual woman based on her symptoms and personal and family medical history. For women who choose to avoid or have contraindications to HRT, plant-derived therapies in conjunction with a patient-centered approach may potentially provide an alternative in relieving certain symptoms associated with menopause. To determine the best options, patients should always consult with their healthcare provider.

Bibliographie :

  1. Vollmer G, et al. Treatment of menopausal symptoms by an extract from the roots of rhapontic rhubarb: the role of estrogen receptors. Chin Med. 2010; 5:7
  2. Chen MN, et al. Efficacy of phytoestrogens for menopausal symptoms: a meta-analysis and systematic review. Climacteric. 2015;18(2):260-269
  3. Franco OH, et al. Use of plant-based therapies and menopausal symptoms-a systematic review and meta-analysis. JAMA. 2016;315(23):2554-2563
  4. https://www.acog.org/Patients/FAQs/Hormone-Therapy#Current accessed September 13th 2017
  5. Glazier MG, et al. A review of the evidence for the use of phytoestrogens as a replacement for traditional estrogen replacement therapy. Arch Intern Med. 2001; 161:1161-1172
  6. Moreira AC, et al. A Review: Phytoestrogens as alternative hormone replacement therapy in menopause: what is real, what is unknown. J steroid Biochem Molecular Biology. 2014;143:61-71
  7. Kaszkin-Bettag M, et al. Confirmation of the efficacy of ERr 731 in perimenopausal women with menopausal symptoms. Altern Ther Health Med. 2009;15(1):24-34
  8. Heger M, et al. Efficacy and safety of a special extract of Rheum rhaponticum (ERr 731) in perimenopausal women with climacteric complaints: a 12-week randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Menopause. 2006;13(5):744-759
  9. Papke A, et al. Effects of the special extract ERr 731 from Rheum rhaponticum on estrogen-regulated targts in the uterotrophy model of ovariectomized rats. J Steroid Biochem Mol Biol. 2009;117:176-184
  10. Wober J, et al. Activation of estrogen receptor-beta by a special extract of Rheum rhaponticum (ERr 731), its aglycones and structurally related compounds. J Steroid Biochem Mol Biol. 2007;107:191-201
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About Nilima Desai

Nilima Desai is a Registered Dietitian who received her undergraduate degree from California State University Long Beach in Nutrition and Dietetics and her Master’s in Public Health Nutrition from Loma Linda University. She has over 14 years of experience providing medical nutrition therapy in diabetes, renal disease, weight management, and vegetarian nutrition. She also served on the board of the Renal Practice Group of the Academy of Nutrition and Dietetics from 2012-2016 as the Membership Chair. Her passion about living and teaching a healthy lifestyle led her to collaborate with a nephrologist on creating the Pocket Dietitian app, which offers the user personalized, easy-to-use dietary prescription on conditions such as diabetes, hypertension, renal disease, weight management, etc. In her free time she runs half marathons and shuttles her two kids to their activities.

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